J-4 avant une mobilisation prévue pour être massive et durable. La grève du 5 décembre, contre la réforme des retraites, ravive alors le souvenir du mouvement social de 1995 qui avait paralysé les transports pendant trois semaines, et contraint le gouvernement à reculer.
« Nous allons réussir ce que l’on n’a pas osé entreprendre depuis 30 ans ! », avait-il martelé devant l’Assemblée nationale.
Son plan prévoit un renforcement du contrôle de l’État sur l’assurance maladie et une augmentation des prélèvements sociaux, ainsi qu’un alignement des régimes de retraites des fonctionnaires et des entreprises publiques sur celui des salariés du privé.
À partir du 24 novembren les fonctionnaires se mobilisent. Débutent alors trois semaines de manifestations et de grèves des chemins de fer et autres transports en commun.
Alain Juppé « droit dans ses bottes » finit par renoncer
Quatre jours plus tard, les secrétaires généraux de la CGT et de Force ouvrière défilent côte à côte pour la première fois depuis 1947. La CFDT de Nicole Notat est la seule grande centrale à soutenir l’essentiel du plan Juppé.
Le 12 décembre, apogée du mouvement, les manifestations rassemblent un à deux millions de personnes dans toute la France.
Face à la paralysie des trains et métros, les habitants des grandes villes s’organisent, s’entraident. À Paris, les rues offrent le spectacle de longues files de marcheurs dans le froid de l’hiver. Mais malgré la « galère » pour des millions d’usagers, l’opinion se range du côté des grévistes.
Alain Juppé se veut déterminé. Le Premier ministre s’affirme « droit dans ses bottes ». Néanmoins, face à la mobilisation qui ne faiblit pas, il sera contraint de renoncer à la réforme des retraites tout en maintenant le reste de son plan.
