Parmi les prisonniers libérés par l’Ukraine, dimanche, figurent cinq ex-membres de la police anti-émeute, accusés d’avoir participé au meurtre de 48 manifestants lors des rassemblements sur la place Maïdan à Kiev, en février 2014. Notre correspondant Gulliver Cragg parle d’une « décision absolument politique ».
« La polémique concerne la libération de 5 hommes qui étaient dans la police anti-émeute en 2014 et sont accusés de la mort de 48 manifestants lors de la révolution de la place Maïdan à Kiev, fin février 2014. En fait, parmi les 26 personnes recherchées par la police ukrainienne, seules ces cinq personnes ont été détenues, les autres sont soupçonnées de s’être enfuies, en Crimée ou en Russie, et Moscou a refusé de les extrader et de coopérer avec la justice ukrainienne », rapporte Gulliver Cragg, correspondant de France 24 à Kiev.
« C’est donc une décision portée par le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui signe la fin de tout espoir de justice pour les proches des victimes de Maïdan, mais qui porte aussi un coup dur à la crédibilité du système judiciaire ukrainien. Et beaucoup pensent ici que c’est fait délibérément, que c’est une tactique de Vladimir Poutine pour discréditer la justice ukrainienne. La Russie, par le biais des séparatistes qu’elle contrôle, a exigé la libération d’Ukrainiens recherchés par la justice ukrainienne, et Kiev a dû prendre une décision absolument politique », estime le correspondant de France 24.
Gulliver Cragg rappelle que « ces hommes ne sont pas russes, n’ont pas joué de rôle dans le conflit du Donbass, en Crimée. Les preuves contre ces hommes étaient assez claires, même si le procès traînait depuis très longtemps, pour des raisons diverses. Pour beaucoup d’Ukrainiens, c’est une trahison des valeurs pour lesquelles les manifestants de Maïdan sont morts : l’établissement d’un État de droit en Ukraine, et l’indépendance de l’Ukraine vis-à-vis de la Russie. »
