Guinée : le président Alpha Condé reporte le référendum constitutionnel et le scrutin législatif

Après des mois de protestations meurtrières, le président guinéen a annoncé vendredi un report de "deux semaines" du référendum constitutionnel et des élections législatives prévus dimanche.

« Nous avons accepté un report, léger, de la date des élections », a déclaré Alpha Condé dans une intervention à la télévision nationale. Le président guinéen, Alpha Condé, a annoncé, vendredi 28 février, un report de « deux semaines » du référendum constitutionnel et des élections législatives prévus dimanche. Une décision qui fait suite à des mois de protestations meurtrières contre ce que l’opposition dénonce être une manœuvre pour rester au pouvoir.

Pr. Alpha CONDÉ@President_GN

C’est par nationale et sous-régionale que nous avons accepté un report léger de la date des . @ecowas_cedeao

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« Ce n’est ni une capitulation, ni une reculade », a-t-il ajouté, assurant que « le peuple de Guinée exprimera[it] librement son choix à travers le référendum et choisira[it] librement ses députés ». « Nous acceptons le report qui doit être de deux semaines », a-t-il ensuite précisé dans une lettre à la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), consultée par l’AFP.

La commission électorale « va saisir la cour constitutionnelle pour la fixation d’une nouvelle date dans la fourchette indiquée », a-t-il dit dans ce courrier.

Subterfuge d’un ancien opposant devenu autocrate

À l’origine, les Guinéens étaient appelés à se prononcer dimanche sur une nouvelle Constitution, défendue comme « moderne » par le chef de l’État. Elle codifierait l’égalité des sexes, interdirait l’excision et le mariage des mineurs, et veillerait à une plus juste répartition des richesses en faveur des jeunes et des pauvres, selon lui.

Mais l’opposition n’en croit pas un mot. Pour elle, ce projet est le subterfuge d’un ancien opposant historique devenu, à bientôt 82 ans, un autocrate qui, comme bien d’autres dirigeants africains avant lui, entend plier la Constitution à son désir de briguer un troisième mandat à la fin de l’année.

Depuis mi-octobre, la mobilisation contre le président guinéen donne lieu à des manifestations massives et à des journées villes mortes qui impactent l’économie d’un des pays les plus pauvres de la planète. Des manifestations qui mènent à de graves brutalités policières. Au moins 30 civils et un gendarme ont été tués.

Suite, ces derniers jours, à des appels de l’opposition à empêcher le déroulement du référendum et des législatives, et des attaques contre des bureaux ou du matériel de vote, l’armée a été mise en état d’alerte. Pure précaution, selon les autorités.

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