Ligue des champions : sans complexe, Lyon veut y croire
L’Olympique lyonnais aborde son quart de finale de Ligue des champions face à l’ogre Manchester City dans la position de l’outsider. Pourtant, revigoré par la qualification face à la Juventus, les hommes de Rudi Garcia veulent croire à l’exploit qui les mènerait au dernier carré européen.
« Tout est possible sur un match. » À l’image de son attaquant camerounais, Karl Toko-Ekambi, l’OL croit en ses chances d’accéder aux demi-finales de la Ligue des champions. Après leur qualification face à la Juventus, les hommes de Rudi Garcia ont la ferme intention de continuer sur leur lancée face à Manchester City, samedi 15 août.
L’Olympique lyonnais est en mission commando. L’OL a démarré dès le 8 juin sa préparation en prévision d’un été à très fort enjeu : faute de sacre en Coupe de la Ligue, seule une miraculeuse victoire finale en Ligue des champions permettrait au club de Jean-Michel Aulas d’être présent en Coupe d’Europe lors de la saison prochaine. Dans le cas contraire, ce serait sa première absence depuis la saison 1996-1997.
Pour le club rhodanien, la formule inédite de « Final 8 », adoptée pour pouvoir conclure la compétition continentale après une saison tronquée par la pandémie de Covid-19, donne sa chance à tous, les grosses cylindrées européennes, comme le Bayern ou le Barça, mais aussi les outsiders, comme Lyon.
« Cela se joue sur un seul match, pas deux, comme en Coupe de France et ce n’est pas forcément la meilleure équipe qui gagne dans ce format », résumait ainsi Toko-Ekambi en conférence de presse, mercredi.
Un 5-3-2 enfin rôdé
Au-delà de cette méthode Coué, Lyon dispose tout de même de quelques arguments concrets à faire valoir. À commencer par son dispositif tactique qui a fait ses preuves.
Ce Lyon estival concède peu d’occasions. En 210 minutes cumulées contre le Paris SG en Coupe de la Ligue (0-0 a.p., 6-5 aux t.a.b.) puis la Juventus (défaite 2-1 mais qualification grâce à un succès 1-0 à l’aller), l’OL a montré ses muscles face à des attaquants parmi les meilleurs d’Europe. Malgré les deux défaites, le gardien Anthony Lopes, en finale de la Coupe de la Ligue, et le défenseur central Marcelo, lors du huitième de finale retour de C1, ont notamment réussi une performance en acier trempé.
Plus globalement, l’entraîneur Rudi Garcia a constaté la solidité de son schéma tactique en 3-5-2, qu’il avait déjà testé avant le confinement. Sa formation, qui a terminé à une décevante 7e place du dernier exercice de Ligue 1 interrompu par la pandémie, a gagné en maturité et en automatismes.
« C’est un système que l’on gère de mieux en mieux, et puis c’est un système hybride, parce qu’avec Maxwel (Cornet) et (Fernando) Marçal dans la même équipe, on peut passer à quatre ou à trois en toute tranquillité pendant le même match », reconnaît le technicien. « J’aime bien cette organisation qui nous permet de lutter avec les meilleurs, même si je pense qu’on peut l’améliorer sur le plan offensif. »
Retour de blessures et éclosions de talents
Si le dispositif fonctionne, c’est aussi parce qu’il est complété par deux jeunes milieux de terrain de talent : Bruno Guimaraes et Maxence Caqueret.
Le premier, arrivé en janvier, s’est tout de suite imposé, au point d’être convoqué par la sélection brésilienne pour la première fois dès mars (rendez-vous reporté en raison du Covid-19).
Le second, huit matches en L1 avant la coupure, a enchaîné cet été deux titularisations réussies qui ont fait du natif de Vénissieux le nouveau « Gone » à la mode. Du haut de ses 20 ans, il a été l’auteur d’une très solide prestation face à Cristiano Ronaldo, lors du match retour contre la Juve.
Avec Houssem Aouar (22 ans), l’OL tient une triplette jeune et technique. Leur duel face au Mancunien Kevin de Bruyne, l’un des meilleurs milieux du monde, sera forcément alléchant.
Rudi Garcia peut également compter sur les retours de Memphis Depay et Jeff Reine-Adelaïde… qui n’auraient jamais pu jouer la fin de la C1 sans le Covid-19. L’interruption de la saison leur a donné le temps de se rétablir d’une grave blessure au genou survenue en décembre, pour revenir apte dans ce « Final 8 ». Avec six buts inscrits en Ligue des champions (plus de la moitié du total de Lyon dans la compétition), le capitaine néerlandais reste la pièce maîtresse du secteur offensif rhodanien.
« Il vaut mieux que City […] nous néglige »
Mais Lyon n’a pas été favorisé par le tirage. Sur sa route se dresse le Manchester City de Pep Guardiola, un club dont la Ligue des champions est l’objectif affiché de son propriétaire, le fonds d’investissement d’Abu Dhabi qui a dépensé des milliards depuis 2018 dans ce but.
Les Citizens semblent avoir passé un cap cette saison en se débarrassant du Real Madrid de Zinedine Zidane lors des huitièmes de finale après deux victoires 2 à 1 lors de deux démonstrations tactiques. Mais Pep Guardiola reste prudent, faisant de sa défense le secteur clé d’un éventuel succès :
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« Plus que le fait d’encaisser des buts, c’est la façon dont on les encaisse » qui est un problème, a-t-il expliqué en conférence de presse. Les erreurs défensives en Ligue des champions « vous punissent énormément. On le sait et on veut améliorer ça progressivement et pour remporter cette compétition, on doit s’améliorer dans ce secteur. »
Lors du huitième de finale retour, l’attentisme des défenseurs mancuniens avaient ainsi failli leur jouer des tours.
« Il vaut mieux que City […] nous néglige pour que l’on puisse en profiter », espérait Toko-Ekambi avant le match. Il y a toutefois peu de chances que cela se produise : à l’automne 2018, l’OL avait battu City en phase de poules à Manchester (2-1) avant de concéder le résultat nul au retour (2-2). Les hommes de Pep Guardiola sont avertis.
Et si toutefois, la bande de Memphis Depay devait triompher, elle ne serait pas au bout de ses peines. Un autre gros morceau sous la forme du Bayern Munich –qui a humilié le FC Barcelone au tour précédent– se dressera sur leur route. Celle vers le toit de l’Europe est semée d’embûches.