Hommage au professeur SI-AHMED El Mahdi,
ex –chef de service de chirurgie générale au CHU de BLIDA et enseignant- chercheur hospitalo-universitaire à l’université BLIDA 1.
C ’est avec une énorme tristesse que nous avons appris ce lundi 30 Mars 2020, la brusque disparition d’un ami cher et d’un fidèle compagnon de longue date, le regretté professeur SI-AHMED El Mahdi, ex –chef de service de chirurgie générale au CHU de BLIDA et enseignant chercheur hospitalo-universitaire à l’université BLIDA
En ces moments tragiques que vit notre pays, liés à la propagation de la pandémie au Covid 19, nous tenons à rendre un vibrant hommage à un être respecté qui a été ravi soudainement au siens et à la communauté médicale et universitaire, emporté par cette cruelle maladie.
Dans la vie quotidienne, je dirais de lui qu’il était un homme doué de qualités exceptionnelles, humble, discret, courtois, « se coupant en dix » pour se rendre utile et serviable.
Sur le registre professionnel, c’était un monsieur passionné pour son travail, talentueux et compétent, voulant réussir tout ce qu’il entreprenait.
Il était de la classe des hommes bâtisseurs, meneurs d’hommes qui avaient cette touche particulière de pouvoir aplanir les divergences, à fédérer des équipes comme en témoigneraient les confrères de l’ex clinique Mitidja « ex -Ferroudja » en 1986 ou, urologues, chirurgiens pédiatres, viscéralistes se côtoyaient, faisant bon ménage dans une même et réduite unité de lieu sous l’autorité d’un seul chef.
A la délocalisation du service de chirurgie générale vers l’hôpital Frantz Fanon, une autre mission lui est dévolue, celle de faire démarrer et fonctionner le service de chirurgie oncologique (actuel CAC) .Cette structure sanitaire verra le jour sous son impulsion et la relève se mettra en place et c’est ainsi qu’une infrastructure hospitalière spécialisée va être comptabilisée au profit de la population de BLIDA et être un terrain de stage pédagogique pour les effectifs successifs d’étudiants et de médecins en graduation et en post graduation.
Au niveau de l’actuel service de chirurgie générale dont il est resté aux commandes jusqu’en 2016, il en réalisa pour reprendre l’expression de nos administratifs, un « mini CHU » car il avait ces aptitudes à organiser, à homogénéiser autour d’un noyau central de chirurgie viscérale, un ensemble d’unités fonctionnelles d’urologie, de greffe rénale, de gastro-hépatologie, d’oncologie médicale et d’un mini laboratoire de biologie. Toutes ces entités opérationnelles restaient viables, complémentaires et activaient sans heurts. Toutes ces opportunités, il va les mutualiser en faveur de la naissance de la greffe rénale à BLIDA, à partir de donneurs vivants apparentés puis à partir de donneurs en mort encéphalique. Nos collègues néphrologues attesteront des excellents résultats de cette procédure thérapeutique, combien vitale pour une qualité de vie meilleure pour les milliers de nos malades dialysés en attente d’une greffe rénale.
Quant au volet pédagogique, là aussi le talent est intact, c’est celui d’un orateur convaincant, dont les conférences locales et internationales sont fortement appréciées de tous. Il tenait à figurer sur les programmes des conférences d’externat et de résidanat et assumait pleinement ses taches de pédagogue.
On n’omettra pas qu’il est également le promoteur d’une dizaine de thèses de DESM pour les futurs rangs magistraux en spécialité chirurgicale (chirurgie générale, urologie), et médicale (anesthésie- réanimation-, néphrologie…)
Il occupât pendant sa longue et riche carrière professionnelle différents postes de responsabilité dont je n’évoquerais que certains comme celui de DAPM du CHU, de président du conseil scientifique du CHU et récemment de président de la commission d’éthique de l’université SAAD DAHLEB de BLIDA 1.
Discret et réservé, il est resté depuis longtemps assez proche de quelques membres de l’équipe médicale, me relatant parfois quelques confidences professionnelles et privées. Car une semaine avant son retrait du service (ou il continuait à exercer, à opérer et à consulter) pour cause de maladie, il ne se doutait pas des effets trompeurs et ravageurs de cette monstrueuse épidémie.
Il me confia à la fin que s’il venait à quitter ce monde, il regretterait de n’avoir pu atteindre deux challenges ; le premier a trait à la greffe hépatique à partir de donneur cadavérique et le second à un projet de construction d’une mosquée qui n’a pu voir le jour à Ihlem, son village natal près de Larba Naath Irathen, site auquel il s’est rendu il y a deux semaines pour tenter de relancer le dit projet, avant de nous quitter, à jamais, pour un monde meilleur.
Repose en paix Si El Mahdi en valeureux martyr.
Ton ami et frère Pr BOUKHATEM
