Violences policières : Édouard Philippe rencontre policiers et habitants à Évry

Au lendemain d'annonces du gouvernement pour améliorer la déontologie des forces de l'ordre face à une mobilisation contre les violences policières, le Premier ministre a appelé au "respect et à la confiance" vis-à-vis de la police, tout en rappelant le devoir d'exigence des policiers.

Il a voulu marquer le coup. Accompagné des ministres de l’Intérieur et du Logement, Édouard Philippe a fait le déplacement, mardi 9 juin, jusqu’en banlieue parisienne, à Évry, dans l’Essonne, à la rencontre de policiers puis de membres d’une association d’insertion. Il a appelé au « respect et à la confiance » envers la police, mais aussi à « l’exigence ».

« Nous avons voulu dire ce message de confiance et de respect (…) dans un moment où l’émotion est très grande, très légitime, très partagée », a déclaré le Premier ministre à l’occasion de cette visite.

« Nous leur devons respect et confiance », comme le fait « l’immense majorité des Français », mais « nous avons également un devoir d’exigence vis-à-vis d’elle », a-t-il ajouté.

Il a rappelé le contexte actuel, revenant sur le décès de George Floyd, cet Américain noir de 46 ans tué au cours de son interpellation à Minneapolis. Édouard Philippe a souligné que « l’émotion » était « partagée dans tous les pays du monde » à la suite de la « diffusion d’images montrant la mort d’un homme dans des conditions inacceptables et, à vrai dire, monstrueuses ».

Hommage à la mission des policiers et des gendarmes

Le chef du gouvernement a débuté son intervention en rappelant la première phrase de la déclaration des droits de l’Homme : « Les hommes naissent libres et égaux en droits ». « C’est l’exact inverse d’une société qui serait fondée sur l’appartenance à une religion, sur la couleur de peau ou sur des distinctions qui n’aurait rien à voir avec cette idée fondamentale », a-t-il estimé.

Il a aussi rendu hommage aux policiers et gendarmes, qui « sont en première ligne » pour « nous protéger tous ». « Leur mission est redoutablement difficile », a-t-il dit, car ils sont « confrontés à des tensions, à des menaces à des risques ».

Après avoir échangé avec les policiers du commissariat d’Évry, il a indiqué qu’ils avaient fait part de « leur émotion et parfois de leur incompréhension devant un certain nombre de critiques dont ils sont l’objet ».

Christophe Castaner avait prôné lundi lors d’une conférence de presse une « tolérance zéro » du racisme dans les forces de l’ordre, dont la suspension sera « systématiquement envisagée pour chaque soupçon avéré » en la matière. Des propos qui ont déplu à plusieurs syndicats de police, ainsi que des élus LR et du Rassemblement national.

Quitter la version mobile