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L’editorial

La loi criminalisant le colonialisme : quand la mémoire devient souveraineté

La France face à ses vieilles factures

Par: Djamel Benali

En adoptant la loi criminalisant le colonialisme, le Parlement algérien ne cherche pas à ouvrir un nouveau front de confrontation avec la France, mais à refermer l’un des plus longs chapitres de silence de l’histoire des relations asymétriques entre colonisateur et colonisé. Cette loi ne peut être lue hors de son contexte historique, ni comprise indépendamment des profondes mutations que connaît aujourd’hui l’Algérie dans son rapport à la mémoire, à la souveraineté et à la dignité nationale.

Pendant plus de 132 ans, le colonialisme français en Algérie n’a pas été une simple occupation militaire. Il a constitué un projet systémique de domination, de déstructuration de la société et d’effacement de l’identité. Massacres de masse, déplacements forcés, famines organisées, spoliation des terres, interdiction de la langue, sans oublier les essais nucléaires dont les effets continuent de tuer dans le Sahara algérien. Pourtant, la France officielle s’est longtemps réfugiée derrière une rhétorique édulcorée de la « mission civilisatrice » et d’une prétendue « mémoire partagée », évitant soigneusement toute reconnaissance juridique de ces crimes.

De la mémoire au droit

La loi criminalisant le colonialisme n’est ni un acte de vengeance ni un geste émotionnel. Elle est un acte souverain, émanant d’un État conscient de son histoire et de ses responsabilités. Elle marque le passage d’une gestion symbolique de la mémoire à son inscription dans le champ du droit et de la légalité internationale.

Soixante ans après l’indépendance, l’Algérie ne se contente plus de commémorer. Elle institutionnalise sa mémoire et l’érige en pilier de sa souveraineté, au même titre que la défense nationale ou l’indépendance économique. Le message adressé à l’intérieur est clair : la narration historique algérienne n’est plus négociable. Celui destiné à l’extérieur, et en particulier à la France, l’est tout autant : aucune relation bilatérale équilibrée ne peut se construire sur le déni ou l’amnésie.

La France face à son malaise mémoriel

Le paradoxe français est frappant. La France, qui a légiféré pour sanctionner pénalement la négation de la Shoah et qui se pose en garante du devoir de mémoire en Europe, demeure incapable d’assumer pleinement son passé colonial, notamment en Algérie. Ce passé reste un traumatisme non résolu dans le débat politique français, instrumentalisé par l’extrême droite, redouté par les élites et contourné par un discours ambigu oscillant entre reconnaissance partielle et refus d’assumer les conséquences juridiques.

Reconnaître les crimes coloniaux ouvrirait inévitablement la voie à des demandes d’excuses officielles, voire de réparations. C’est cette perspective qui semble encore paralyser Paris. Or, en adoptant ce texte, l’Algérie place la France devant une alternative historique : faire face à son passé avec courage, ou persister dans le déni, au prix d’un affaiblissement moral et diplomatique durable.

Après la loi : rupture ou rééquilibrage ?

La criminalisation du colonialisme ne signifie pas une volonté de rupture avec la France, mais une tentative de rééquilibrage. L’Algérie ne réclame pas une mémoire sélective ni une lecture idéologique de l’histoire, mais une mémoire juste, conforme aux faits et reconnue juridiquement.

Au-delà du cadre algéro-français, cette loi s’inscrit dans un mouvement global de remise en cause de l’héritage colonial et de revendication du droit des peuples à faire reconnaître leur souffrance historique. En ce sens, l’Algérie adopte une posture proactive. Elle ne réagit plus aux discours venus d’ailleurs, elle impose sa propre grille de lecture et écrit son histoire selon ses propres termes.

Les dettes de l’histoire ne s’effacent pas

Dans les relations internationales, certaines dettes ne se prescrivent pas. Si la France aspire réellement à une relation apaisée, mature et équilibrée avec l’Algérie, elle devra d’abord solder son passif historique. L’histoire ne se gère ni par le silence ni par des déclarations symboliques. Elle exige reconnaissance, responsabilité et vérité.

La loi criminalisant le colonialisme n’est pas l’aboutissement d’un combat mémoriel, mais le début d’une nouvelle phase. Avant d’être un message adressé à Paris, elle est l’expression de la maturité politique de l’État algérien et de sa conviction profonde que la souveraineté reste incomplète tant que l’histoire demeure confisquée ou niée.

Djamel Benali

Journaliste, fondateur et directeur général d'Algérie Diplomatique Journaliste et membre fondateur de l'hebdomadaire Al-Shorouk Al-Arabi 1991-1994 Correspondant d'Al-Shorouk à Washington 1997 Journaliste spécialiste chargé des dialogues politiques 2002 Rejoint la télévision publique algérienne - Enquêteur - Monteur 2003-2013, Rédacteur en chef d'une émission à la une, producteur et animateur d'une émission dans le contexte 2009-2011 Rédacteur en chef central des émissions spécialisées et des grands reportages 2009-2014 Producteur de talk-shows Rencontre hebdomadaire pour la télévision algérienne Journaliste chargé des dialogues politiques et diplomatiques 2014-2019 Membre fondateur de Desire News Channel et rédacteur en chef central des émissions spécialisées et des grands reportages 2016-2018 Directeur des Programmes Spécialisés et des Grands Reportages chez Al Shorouk News Channel 2016 Fondateur et directeur général du site d'information algérien Diplomatic en arabe et en français 2020-2021 Directeur et fondateur du nouveau site d'information de la télévision algérienne, producteur et présentateur de programmes (Dibergtg) 2021 affecté à une mission auprès du directeur général de la télévision algérienne. Collaborateur de plusieurs journaux nationaux et arabes. Message de l'Atlas, Voix du Libre - Echo des stades - Ecrivain arabe - Correspondant de la télévision Al-Sa'a d'Algérie - représentant littéraire de Mme Anissa Boumediene, veuve de feu le Président Houari Boumediene 1994-1996 : Conseiller média du champion du monde et olympique Noureddine Morsli de 1993 à 2000. Auteurs : Auteur de 'Témoins et Bilan', présenté par Abdel Hamid Mahri. Dr Talib Ibrahimi Livres imprimés : avant la conversation. Entrevues télévisées.

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