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« Brexit Day » ou le jour de gloire de Boris Johnson

Après trois ans de déchirements, le Royaume-Uni quitte l’Union européenne vendredi, un jour de gloire pour le Premier ministre britannique. Pourfendeur de l’UE depuis près d’un quart de siècle, Boris Johnson voit enfin son rêve se réaliser.

Boris Johnson est arrivé à ses fins. Le Premier ministre britannique avait promis qu’il conduirait son pays vers le Brexit : c’est chose faite. Ce vendredi 31 janvier à 23 h, heure de Londres, le Royaume-Uni sera le premier pays à sortir de l’Union européenne (UE). Boris Johnson, qui réunit ce jour un cabinet des ministres extraordinaire à Sunderland, fief de Brexiters dans le nord-est de l’Angleterre, ne manquera pas de célébrer l’événement.

« C’est son jour. Johnson peut s’enorgueillir d’avoir respecté la voix du peuple, d’avoir tenu ses promesses et d’avoir réussi là où sa prédécesseure, Theresa May, a échoué », analyse Armelle Charrier, chroniqueuse internationale de France 24. Sans conteste, c’est une victoire personnelle pour ce nationaliste ultra-libéral qui pourfend l’UE depuis près d’un quart de siècle.

Préservatifs, taille des saucisses et « euromyths »

L’obsession de saper l’Europe est née à la fin des années 1980 chez cet enfant de la haute bourgeoisie britannique, nostalgique de l’impérialisme britannique. Alors qu’il est journaliste correspondant à Bruxelles pour le Daily Télégraph – un poste arraché après son licenciement du Times pour une citation inventée – il développe une plume aussi acerbe qu’humoristique contre l’UE et se fait connaître pour ses « euromyths » (ou fake news).  

« Il n’a pas hésité (…) à travestir la réalité, voire à inventer de toutes pièces des histoires afin de donner de l’Europe l’image d’un monstre bureaucratique prenant les décisions les plus absurdes », décrit Jean Quatremer, correspondant de Libération à Bruxelles.

Normalisation des préservatifs, de la taille des saucisses, standardisation des cercueils ou interdiction des « chips britanniques saveur cocktail de crevettes », Boris Johnson n’hésite pas à forcer le trait. Il s’attire alors la sympathie des milieux conservateurs, au point de s’offrir, en 2001, un mandat de député dans le fief conservateur d’Henley, à l’ouest de Londres. Démarre une carrière politique ambitieuse, portée par ses positions eurosceptiques.

Le référendum : un tremplin pour Johnson 

Élu au poste de maire de Londres en 2008, il doit mettre en veille ses vues eurosceptiques, ville cosmopolite oblige. Mais en 2016, la campagne du référendum lui permet de donner libre cours à ses obsessions, sans aucune limite. 

Sur le bus rouge de sa campagne du « Vote leave », il prétend que Londres enverrait 350 millions de livres (416 millions d’euros) par semaine à Bruxelles – en fait 135 millions de livres, soit 178 millions d’euros, selon la Commission européenne. Dans ses chroniques de campagne grassement payées par le Telegraph, il affirme aussi que le Brexit ne provoquera aucune tension avec l’Écosse – aujourd’hui Nicola Sturgeon, la première ministre écossaise appelle à l’indépendance du pays – ou que la livre ne pâtira pas du divorce avec l’UE. En août 2019, la livre était au plus bas depuis trente-quatre ans.

La victoire du « Leave » (à 51,9 %) le 23 juin 2016 est un coup de massue pour tous. Même pour Johnson qui se montre déstabilisé. Il promet alors que la Grande-Bretagne « fera toujours partie de l’Europe », que les droits des Européens vivant au Royaume-Uni seront « totalement protégés », et que le pays aura accès au marché unique européen. Au lendemain de la victoire, le Sunday Time publie par ailleurs une profession de foi, écrite deux jours avant son entrée en campagne pour le « Leave », dans laquelle il glorifie l’ »aubaine » que serait un vote en faveur du maintien dans l’Union et prédisant un « choc économique » en cas de Brexit.

De trublion à homme d’État

Les révélations sur ses contrevérités ou ses contradictions ne le freinent pas pour autant. En juillet 2016, il est élu chef des Tories et obtient le ministère des Affaires étrangères du gouvernement de Theresa May. En tant que patron du Foreign Office, il doit à nouveau mettre en sourdine ses convictions et ne manque pas d’ajouter à la confusion qui règne au Royaume-Uni. En février 2017, il déclare que le divorce avec les Vingt-Sept est « une manifestation du génie national » britannique, mais admet aussi qu’ »en matière de normes européennes pour les machines à laver ou les sèche-cheveux (…), il pourrait être judicieux de rester alignés ».

Mais ce ne sont pas sèche-cheveux qui le détourneront d’un « Brexit net ». En désaccord avec Theresa May qui défend une ligne modérée, il claque la porte du gouvernement le 9 juillet 2018 et relance sa campagne pour la sortie de l’UE. En juillet 2019, il remporte la course à Downing Street, succédant à Theresa May qui n’a pas su résoudre le casse-tête du Brexit. 

« Sans Brexit, il ne serait pas devenu Premier ministre », commente Armelle Charrier sur France 24. « Avec le Brexit, cet ambitieux a vu le boulevard qui se présentait devant lui, mais après, il a fait le job. Il a encaissé les coups, montré le sillage et fait croire à tout le monde que le Brexit serait très bref et que derrière, ce serait la remontée de l’empire britannique ».

En quelques mois, « BoJo » a changé d’image, passant d’un trublion un peu fantasque à véritable homme d’État. Parallèlement au Brexit, « il a su parler à une classe populaire qu’il a choyée : il fait attention à l’éducation, à la santé, ça lui donne une image assez charismatique », poursuit Armelle Charrier.

Fort de cette stature, il a désormais un objectif : réconcilier un pays particulièrement divisé après plus de trois ans de déchirements. Boris Johnson promet « un vrai renouveau et un changement national ». Dans les faits : le Royaume-Uni est à l’aube d’une période de transition et de négociations avec l’UE qui s’annoncent sans concession. Mais de cela, le champion du Brexit, qui a toujours eu un rapport fluctuant avec la vérité, n’en parle pas.

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