Le sultan Qabous ben Saïd d’Oman est mort, après un demi-siècle de règne
Le sultan Qabous d'Oman est mort à l'âge de 79 ans, a annoncé samedi son cabinet. Il avait passé plus de 50 ans à régner. Haitham ben Tarek, ministre du Patrimoine et de la Culture et cousin du sultan, a prêté serment pour lui succéder.

C’était le chef d’État arabe resté le plus longtemps au pouvoir. Le sultan Qabous ben Saïd d’Oman est mort à l’âge de 79 ans après un demi-siècle de règne, a annoncé samedi 11 janvier son cabinet. Le Conseil de défense du pays s’est réuni peu après l’annonce de sa mort, a indiqué la télévision d’État omanaise.
Qabous ben Saïd, qui avait pris le pouvoir à son père lors d’un coup d’État en juillet 1970, souffrait depuis un certain temps d’une maladie qui pourrait selon des diplomates être un cancer du côlon.
Il avait déjà été soigné à de multiples reprises en Allemagne. Le 31 décembre, les médias d’État avaient annoncé que le sultan se trouvait dans un « état stable » après plusieurs semaines de rumeurs sur sa santé.
Quelques heures seulement après l’annonce de la mort de Qabous ben Saïd, le nom de son successeur a été révélé. Haitham ben Tarek, ministre du Patrimoine et de la Culture et cousin du défunt sultan, a prêté serment comme nouveau sultan d’Oman, a annoncé le gouvernement.
Georges Malbrunot✔@Malbrunot
Oman: c’était l’une des successions les plus secrètes du Moyen-Orient. Qabous qui vient de mourir avait déposé 2 lettres dans chacun de ses palais. Avec le nom de son successeur… Si la famille ne s’entendait pas au bout de 72 h de conclave. La sagesse omanaise à prévalu.
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« Une force stable au Moyen-Orient »
Né le 18 novembre 1940 à Salalah, dans la province du Dhofar (sud), où il a été à l’école, Qabous ben Saïd entre à 20 ans à la Royal Military Academy de Sandhurst, en Grande-Bretagne.
Il accède au trône en juillet 1970 après avoir renversé son père et entreprend de moderniser ce qui est alors le pays le plus pauvre de la péninsule arabique, mais qui commence à exporter du pétrole.
Sur la scène internationale, le sultanat, neutre, joue régulièrement les bons offices pour ses alliés occidentaux, notamment dans leurs relations tendues avec l’Iran voisin.
Sous le règne du sultan Qabous, Oman a consolidé son rôle de pays modéré et neutre dans un Golfe secoué de tensions politiques, notamment avec l’inimitié entre les États-Unis, alliés des États arabes du Golfe, et l’Iran.
Oman est également intervenu dans des affaires de libérations d’otages, notamment au Yémen voisin en guerre.
L’ancien président américain George W. Bush a rendu hommage au sultan, saluant « une force stable au Moyen-Orient et un allié important des États-Unis », ajoutant que « sa majesté avait une vision pour un Oman moderne, prospère et pacifique, et il a fait de cette vision une réalité ».
Le prince héritier d’Abou Dhabi, Mohammed ben Zayed al-Nahyane, a affirmé dans un communiqué qu’Oman et les pays arabes avaient perdu « un dirigeant sage et une figure d’une grande stature historique ».
Le sultan n’était pas marié et n’avait pas d’enfants ni de frères susceptibles de lui succéder.