
Par Mohamed K
Le régime du makhzen continue de récolter en force les revers diplomatiques,
à la lumière des récentes victoires des défenseurs de la cause sahraouie, auprès des institutions internationales. En effet, la Commission de décolonisation
de l’ONU, vient d’adopter, à l’issue de ses travaux, une décision reconduisant explicitement le statut juridique de la question du Sahara occidental, à savoir « une question de décolonisation ».
Au cours de ces réunions, le représentant permanent de l’Algérie auprès de l’ONU, M. Amar Bendjamaa, a interpellé ses homologues, sur la nécessité du respect de la justice et de l’égalité internationale, au sujet de cette lancinante problématique d’envergure. En outre, il a convoqué une réunion avec les ambassadeurs des pays européens concernés par la récente décision de la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE), mettant un terme aux accords Maroc-UE sur l’agriculture et la pèche.
Cette réunion s’inscrit dans le cadre d’un échange d’approches et d’avis à même d’assoir les jalons d’une solution pragmatique, en mesure d’accélérer le processus d’application des trois arrêts qui concernent les territoires sahraouis comme étant une souveraineté propre du peuple sahraoui, dont l’exploitation de ses richesses et le pillage de ses ressources naturelles sont foncièrement interdits.
A contrario, le représentant marocain a tenté, quant à lui, de faire croire que son pays porte au cœur les principes du droit international, d’où son plan d’autonomie du Sahara occidental, en violation effarante des principes cardinaux de l’ONU, dont le droit des peuples à l’autodétermination.
A l’issue de ces travaux, achevés le 18 octobre 2024, la 4éme commission a réaffirmé le statut juridique du conflit sur le Sahara occidental, à savoir « une question de décolonisation », et réitéré le droit inaliénable du peuple sahraoui à son autodétermination et à l’indépendance. Cette décision constitue une
réponse limpide aux positions de certaines parties soutenant fortement l’occupant marocain, et aux tentatives visant à porter atteinte au droit du peuple sahraoui, à sa souveraineté sur ses ressources naturelles, ainsi qu’au respect de l’intégrité de son territoire.
Il y a lieu de mentionner que, lors desdits travaux, bon nombre de pays ont exprimé des positions favorables aux revendications du front Polisario.
Comme suscité, la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) a rendu, en date du 4 octobre 2024, un arrêt mettant définitivement un terme aux deux accords commerciaux illégaux conclus entre le Maroc et l’UE, concernant l’agriculture et la pèche, rentrant dans le cadre des manœuvres sournoises du makhzen, et visant à acter l’exploitation des richesses sahraouies, corroborés par la complicité de certains Etats européens non scrupuleux de la souffrance humaine, ni du droit international.
A ce titre, la Cour en question a affirmé solennellement que le Maroc ne peut nullement prétendre à la souveraineté sur ce territoire occupé, et que tous les accords commerciaux et de pèche conclus entre les deux parties doivent être immédiatement suspendus. De surcroit, la CJUE a reconnu que le front Polisario, en tant que seul représentant légitime du peuple sahraoui, a le droit de contester ces accords.
La diplomatie marocaine a sciemment évité de se prononcer sur cette décision charnière, par dévouement à sa doctrine fallacieuse ou de peur de s’embourber davantage. Néanmoins, à l’occasion de l’ouverture de la session d’automne du parlement marocain, le roi Mohamed VI a consacré l’intégralité de son discours à la question du Sahara, lui qui n’avait pas pour habitude d’évoquer ce dossier.
Cette dérogation à la règle, par le souverain marocain, est un signe fort de la déstabilisation profonde des certitudes du régime quant à son emprise sur le territoire sahraoui, réveillé brusquement de son ivresse de fête, suite au soutien de quelques pays occidentaux cupides, à son plan d’autonomie.