De la salle d’opération à la salle de décision : un chirurgien cardiologue nommé ministre de la Santé
Le cœur battant de la réforme sanitaire… Le professeur Aït Messaoudéne allie expertise médicale et héritage politique

Par : Djamel Benali
Dans une scène qui mêle symbolique historique et poids du présent, le professeur et chef du service de chirurgie cardiaque à l’hôpital Mustapha Pacha a été nommé ministre de la Santé, incarnant plus que jamais l’expression : l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Ce médecin, que les Algériens ont connu dans les moments les plus critiques au sein des blocs opératoires, maniant le scalpel avec la rigueur du scientifique et la sensibilité de l’humain, se retrouve aujourd’hui dans les salles de décision politique, avec pour mission d’« opérer » un secteur tout entier.
Le professeur Aït Messaoudéne n’est pas un nom ordinaire dans le monde médical ; il est l’une des compétences algériennes les plus en vue, ayant marqué la chirurgie cardiaque aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale. De longues années d’expérience accumulées auprès de ses patients et de ses étudiants l’ont érigé en référence dans sa spécialité, symbole de rigueur scientifique et de discipline humaine. Aujourd’hui, une autre opération l’attend : réformer le plus complexe des « cœurs » de l’Algérie, celui de son système de santé.
1. La dimension humaine et professionnelle
Le nouveau ministre était connu parmi ses collègues et ses étudiants pour sa fermeté académique et sa délicatesse humaine à la fois. Il a mené des centaines d’interventions chirurgicales décisives, où la vie et la mort se jouaient parfois à quelques secondes, gagnant ainsi la confiance de ses patients et de leurs familles. Plus qu’un chirurgien, il a été un formateur, un bâtisseur de générations de médecins qui ont appris auprès de lui le sens de la responsabilité médicale. Aujourd’hui, il transporte cet esprit au ministère de la Santé, en plaçant au sommet de ses priorités le service du citoyen et l’amélioration de la qualité des soins.
2. La dimension symbolique et familiale
Le professeur Aït Mesdouanen porte un héritage national et familial prestigieux : il est le fils de Si Saïd Aït Messaoudéne ministre des Postes sous la présidence du défunt Houari Boumediene. Cet ancrage lui confère une symbolique politique supplémentaire, unissant l’héritage de l’État national bâti par la génération de l’indépendance à l’expérience scientifique accumulée dans les amphithéâtres et les hôpitaux. Il est ainsi le prolongement d’une génération qui a continué à construire l’Algérie avec sueur et esprit de réforme.
3. Les défis à relever
Le secteur de la santé en Algérie traverse aujourd’hui une période critique. Les hôpitaux doivent être modernisés, les médecins réclament de meilleures conditions de travail, et les patients aspirent à une prise en charge plus digne. Des dossiers épineux attendent le nouveau ministre : modernisation des infrastructures, élévation du niveau des services, renforcement de la recherche scientifique, et connexion des hôpitaux universitaires aux centres d’innovation. Son parcours de chirurgien et d’enseignant pourrait bien l’aider à affronter ces défis avec une approche pragmatique, éloignée des lourdeurs bureaucratiques.
4. Une vision pour l’avenir
Beaucoup placent leurs espoirs en lui pour devenir le cœur battant de la réforme du système de santé. Sa nomination envoie un message clair : l’État mise sur les compétences scientifiques, et l’expérience de terrain peut être le levier d’un vrai changement. S’il a réussi à sauver des milliers de vies au bloc opératoire, les Algériens attendent désormais de lui qu’il sauve le cœur même du système de santé et qu’il lui insuffle un souffle nouveau.
De la salle d’opération à la salle de décision, le professeur Aït Mesdouanen avance avec assurance pour écrire un nouveau chapitre de sa carrière, conciliant la sagesse du chirurgien et la responsabilité du ministre. Entre l’héritage paternel et les enjeux du présent, il se trouve aujourd’hui face à une mission nationale majeure : redonner espoir au secteur de la santé et faire des hôpitaux algériens le reflet des aspirations des citoyens. Un passage de la chirurgie des cœurs à la chirurgie des institutions, dans une tâche tout aussi délicate que cruciale.



