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Tunisie : mort de l’ancien raïs Zine el-Abidine Ben Ali

L’ex-président tunisien Ben Ali est décédé à l’âge de 83 ans, a confirmé, jeudi, son avocat à France 24. Après cinq mandats à la tête de l’État, il avait été contraint de quitter le pouvoir et vivait en exil en Arabie saoudite depuis 2011.

Celui que les Tunisiens surnommaient « Benavie » est mort. À 83 ans, l’ancien président de la République tunisienne, Zine el-Abidine Ben Ali, est décédé, a confirmé, jeudi 19 septembre, son avocat à France 24.

Depuis 2011, l’ancien dirigeant avait trouvé refuge à Jeddah, au bord de la mer Rouge, en Arabie saoudite, avec une partie de sa famille, à l’issue d’une révolte populaire qui inaugurait le Printemps arabe. Après avoir régné sur la Tunisie de 1987 à 2011, le dirigeant avait en effet abandonné précipitamment le pouvoir le 14 janvier cette année-là, laissant derrière lui une population éprise de changement et de libertés et un « modèle économique tunisien » en panne.

En 2018, à l’issue de plusieurs procès dont il était absent, le président déchu avait été condamné à un total de plus de 200 ans de prison par contumace pour diverses charges dont celles de meurtre, de pillage, de corruption ou de torture.

Des débuts prometteurs

Rien ne laissait pourtant présager d’une telle fin. Né le 3 septembre 1936 au sein d’une famille modeste de onze enfants à Hammam Sousse, sur la côte nord-est du pays, Zine el-Abidine goûte très jeune à la politique en intégrant le Parti nationaliste Néo-Destour.

Diplômé de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr, puis de l’École de l’artillerie de Châlons-sur-Marne, en France, il poursuit son cursus universitaire aux États-Unis. Avec un diplôme d’ingénieur en électronique aux États-Unis, il revient en Tunisie et occupe différents postes, notamment au sein de l’armée et à l’étranger.

En 1984, il est rappelé à Tunis, après les émeutes de la faim, et prend la tête de la Sûreté nationale. Membre du bureau politique du Parti socialiste destourien (PSD), il accède alors aux premières marches du pouvoir en 1987, en tant que ministre de l’Intérieur en mai, puis comme Premier ministre en octobre.

Une fonction qu’il n’occupe que six semaines mais qui lui ouvre la voie au pouvoir suprême. En effet, au même moment, l’artisan de l’indépendance, Habib Bourguiba, premier chef d’État de la République tunisienne et président à vie, est déclaré sénile et inapte à remplir ses fonctions, sur la foi d’un rapport médical déposé le 7 novembre. En sa qualité de dauphin constitutionnel, Zine el-Abidine Ben Ali lui succède alors. Qualifiée par certains de « coup d’État médical », cette manœuvre est considérée par d’autres comme une « révolution silencieuse », qui permet « le changement ».

Zine el-Abidine Ben Ali prend alors en main le PSD, qu’il transforme en Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) en 1988. Il supprime la présidence à vie et est élu président, avec 99,27 % des voix, le 2 avril 1989. Un score qu’il battra cinq ans plus tard, avec 99,91 % des suffrages. Lors de ces deux scrutins, il est l’unique candidat. En 2002, il fait amender la Constitution par référendum pour supprimer la limitation des mandats et rallonger l’âge limite, afin de pouvoir déposer une candidature à la présidentielle de 2004. Qu’il remporte, à 68 ans, avec « seulement » 94,4 % des voix. Il est à nouveau réélu en 2009, à 89,62 %.

Du modèle économique au virage autoritaire

Aux débuts de sa présidence, Ben Ali est considéré comme un chef d’État populaire, aussi bien en Tunisie qu’à l’étranger. Zine el-Abidine Ben Ali fait du développement économique une priorité, favorise les investissements, mène une politique de privatisation, notamment dans les secteurs du tourisme et l’industrie qui connaissent une période de forte croissance. Il œuvre également en faveur d’avancées sociales, principalement en matière d’éducation – le nombre d’étudiants a été multiplié par dix en vingt-cinq ans – et de droits des femmes.

Face à la montée de l’intégrisme dans les années 2000, il se lance dans un violent combat contre les islamistes. La répression est très dure, cautionnée non seulement par la plupart des démocrates tunisiens mais aussi par les pays occidentaux, France et États-Unis en tête. Alors que l’Algérie voisine est confrontée à la violence, au terrorisme et à la guerre civile, la « stabilité » du modèle tunisien semble d’autant plus appréciable que la population accepte, dans un premier temps, la reprise en main du pays qui l’accompagne. Pour la majorité des étrangers, la Tunisie du président Zine el-Abidine Ben Ali est avant tout une destination touristique ensoleillée, qui accueille désormais chaque année des millions d’Européens.

Du modèle économique au virage autoritaire

En dépit des plaintes de leaders de l’opposition et d’activistes, qui dénonçaient les atteintes à la liberté d’expression et l’emprisonnement d’opposants politiques, ce n’est qu’au début des années 2000 que les organisations internationales de défense des droits de l’Homme commencent à qualifier le régime Ben Ali « d’autoritaire ». Les détracteurs du président sortant l’accusent d’avoir réduit au silence toute dissidence. La presse est contrôlée et les libertés sont surveillées.

Zine El-Abidine Ben Ali est aussi accusé d’avoir, avec ses proches, accaparé les richesses et les postes-clés du pays. À la tête d’un parti-État, il s’est notamment appuyé sur sa famille – ses frères et sœurs, ses filles, ses gendres – mais aussi sur celle de sa seconde épouse, Leïla Trabelsi. Considérée comme plus puissante que n’importe quel ministre, à la tête d’un système de népotisme et de corruption, elle aurait fait main basse sur des secteurs entiers de l’économie.

La chute du raïs

La fin de son règne est précipitée après les évènements de la fin de l’année 2010. Le 17 décembre,  Mohamed Bouazizi, jeune marchand de rue à Sidi Bouzid, s’immole par le feu en signe de protestation contre la saisie de sa marchandise par les autorités. Ce geste de désespoir émeut le pays tout entier et lance le début d’une vaste contestation.

Le 10 janvier 2011, Ben Ali dénonce, lors d’une intervention télévisée, des « actes terroristes » tout en promettant la création de 300 000 emplois supplémentaires d’ici à 2012. Le 13 janvier 2011, il reprend la parole à la télévision pour annoncer de nouvelles mesures censées garantir la liberté de la presse et la liberté d’expression politique, ainsi que son renoncement à une candidature en 2014. Mais cette intervention ne suffit à pas calmer la colère. Acculé, il annonce, le 14 janvier, le limogeage de son gouvernement et promet l’organisation d’élections législatives dans les six mois. Plus tard dans la journée, il quitte le pays pour l’Arabie saoudite, sous la pression de l’armée tunisienne et de son entourage. Dans la rue, des cris et une mobilisation qui ont mis fin à vingt-trois ans de règne.

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